
Contrairement aux constructions neuves, les immeubles d'habitation collective construits avant 2011 ne sont pas soumis à une obligation rétroactive systématique d'aménager un local vélo. Toutefois, dès lors que la copropriété dispose d'emplacements de stationnement automobile, l'article 24-5 de la loi n°65-557 du 10 juillet 1965 impose a minima aux copropriétés de s'interroger sur la création d'équipements de stationnement vélo. Il incombe donc au syndic d'inscrire à l'ordre du jour de l'assemblée générale des copropriétaires la réalisation de stationnements sécurisés pour vélo, devis travaux à l'appui.
Cette disposition inscrit le stationnement vélo comme un sujet obligatoire de délibération, même si l'aménagement lui-même reste facultatif en l'absence de travaux lourds sur le parking automobile ou de contraintes issues du Plan Local d'Urbanisme (PLU).
La décision d'aménager un local vélo relève de la majorité simple, à condition qu'aucune transformation lourde ne soit nécessaire et que ces travaux n'affectent pas la structure de l'immeuble, sa destination ou ses éléments d'équipements essentiels.
Cette souplesse procédurale facilite la mise en œuvre de projets de stationnement vélo, sous réserve que l'intervention reste non structurelle. Pour mieux comprendre les règles de vote en assemblée générale, référez-vous à : Les règles de majorité pour voter l'installation d'un parking vélo en copropriété.
L'une des questions les plus fréquentes concerne la possibilité d'implanter un local vélo en profondeur, notamment au deuxième sous-sol. Le Code de la Construction et de l'Habitation (CCH) apporte une réponse nuancée, mais sans imposer d'interdiction formelle.
Les infrastructures destinées au stationnement sécurisé des vélos se situent sur la même unité foncière, de préférence au rez-de-chaussée ou au premier sous-sol du parc de stationnement ou du bâtiment. Si les circonstances l'exigent, l'espace de stationnement pourra être réalisé au sous-sol ou en étage à condition que l'accessibilité des vélos soit possible.
Attention : il s'agit bien d'une préférence réglementaire, pas d'une interdiction. Cette formulation laisse donc la porte ouverte à un aménagement au deuxième sous-sol, sous réserve impérative de garantir une accessibilité réelle et sécurisée pour les cyclistes.
L'accessibilité ne se limite pas à l'accessibilité physique. Elle implique plusieurs éléments :
Un local difficile d'accès restera sous-utilisé, ce qui fragilise l'intérêt même du projet et expose la copropriété à des contestations sur le vote des travaux. Vous pouvez donc créer des espaces en sous-sol en prenant soin de mettre en sécurité les cyclistes aprés avoir validé avec les principaux concernés qu'ils utiliseront les parkings en sous-sol. Vous pouvez aussi créer des aménagements en spécifiant qu'il s'agit de parking pour les vélos utilisés plus ponctuellement.
Avant toute chose, vous pouvez évaluer la capacité maximale de votre futur parking vélo en fonction de l'espace disponible, en utilisant notre outil en ligne : Calculatrice de places vélo -car il se peut que de toute façon le nombre de places que vous pourriez créer en sous-sol ne soit pas satisfaisants.
Dans de nombreuses copropriétés, il n'est pas envisageable de créer une voie dédiée aux vélos. La réglementation ne l'impose d'ailleurs pas, mais pose des conditions strictes de sécurité.
Dans le cas de rampes de circulation mixtes voitures/vélos, le parking en sous-sol ou en étage est considéré accessible en sécurité pour les vélos lorsque : la rampe est droite (les circulations se font en sécurité du fait de la visibilité réciproque entre usagers), la rampe est en courbe virage simple ou hélicoïdale, et équipée d'une piste cyclable d'une largeur minimale de 1,2 m, hors bordures, avec séparateur physique ou la rampe est équipée de tout dispositif permettant d'assurer un même niveau de sécurité ou de visibilité réciproque entre usagers. (feux tricolores, miroirs, limitation de vitesse,etc.)
Point crucial : Ce texte ne vous impose pas de créer une piste cyclable en cas de rampe courbe. Il décrit les conditions dans lesquelles le parking est "considéré accessible en sécurité". Vous disposez donc de trois options :
Si votre rampe est en courbe ou hélicoïdale, vous avez le choix entre aménager une piste cyclable de 1,2 m minimum avec séparateur physique ou mettre en place "tout dispositif permettant d'assurer un même niveau de sécurité ou de visibilité réciproque", comme :
Risque si aucun dispositif n'est mis en place : En cas d'accident entre un cycliste et un automobiliste dans la rampe, la copropriété pourrait voir sa responsabilité engagée pour défaut de sécurisation des circulations. L'absence totale de dispositif de sécurité dans une rampe courbe ne permet pas de considérer le parking comme "accessible en sécurité" au sens réglementaire.
En cas de mixité avec la circulation automobile, on veillera à garantir une faible vitesse des véhicules motorisés.
Cette exigence doit impérativement se traduire par des mesures concrètes :
Pour des conseils pratiques sur l'aménagement sécurisé de vos espaces vélos, consultez : 5 erreurs courantes dans l'aménagement des parkings vélos et comment les éviter.
La praticabilité d'un parking vélo dépend directement de la pente de la rampe d'accès. Le guide stationnement vélo de la FUB précise :
Pour qu'un cheminement soit praticable aisément par un usager accompagné de son cycle, lorsqu'une dénivellation ne peut être évitée, il est recommandé d'aménager un plan incliné de pente égale ou inférieure à 12% afin de la franchir. Les valeurs de pentes suivantes sont acceptables occasionnellement : jusqu'à 16% sur une longueur inférieure ou égale à 4 m, jusqu'à 20% sur une longueur inférieure ou égale à 1 m.
Attention à la terminologie :
Mais prudence juridique : Bien que ces valeurs ne soient que des recommandations, dépasser significativement 12 % rend le parking difficilement praticable, notamment :
Conséquence pratique : Une pente excessive découragera l'usage quotidien et pourrait être invoquée pour contester la fonctionnalité de l'installation lors d'un éventuel contentieux sur le vote des travaux.
Quand la longueur de la pente est supérieure à 2 m, la largeur du cheminement, libre de tout obstacle, est de préférence d'au moins 1,40 m.
"De préférence" signifie que 1,40 m n'est pas strictement obligatoire, mais cette largeur permet :
Minimum absolu recommandé : Pour un bon usage, la largeur des circulations (avec vélos), libre de tout obstacle, est d'au moins 1,20 m.
Pour découvrir comment d'autres copropriétés ont optimisé leur espace de stationnement vélo, consultez nos retours d'expérience : Références parking vélo avant/après.
Voici un tableau récapitulatif distinguant ce qui est obligatoire de ce qui est recommandé pour un parking vélo au 2ᵉ sous-sol avec circulation mixte :

Risques cumulés d'un local non conforme :
Avant de voter le projet en AG, il est essentiel de :
Notre outil gratuit vous permet d'estimer rapidement le nombre de places possibles : Calculatrice de places vélo.
L'aménagement d'un local vélo en sous-sol présente des contraintes techniques spécifiques (ventilation, éclairage, fixations, signalétique). Un accompagnement professionnel permet d'optimiser les coûts et surtout d'éviter les erreurs de conception.
Clap vélo propose une étude personnalisée et gratuite de votre projet, avec :
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Pour maximiser vos chances de succès en AG, il est recommandé de :
Retrouvez tous nos conseils pour convaincre les copropriétaires : Comment convaincre en assemblée générale de copropriété d'installer des racks à vélo.
La réglementation française n'interdit pas l'installation d'un parking vélo au deuxième sous-sol, mais elle impose des exigences strictes d'accessibilité et de sécurité dont le non-respect expose à des risques juridiques et financiers significatifs.
La nuance est essentielle :
L'enjeu n'est pas seulement de respecter la lettre de la réglementation, mais de créer un équipement réellement adapté aux besoins des cyclistes. Un parking difficilement accessible ou dangereux restera vide et exposera la copropriété à :
À l'inverse, un local bien conçu, même s'il n'est qu'au 2ᵉ sous-sol, favorisera durablement l'usage du vélo dans votre copropriété si et seulement si l'accessibilité réelle est garantie par une rampe praticable et sécurisée. Vous pouvez aussi spécifier dans un réglement intérieur que les sous-sol sont réservés aux vélos moins utilisés.
Si votre configuration impose un aménagement en profondeur, privilégiez impérativement une étude technique approfondie distinguant obligations légales et recommandations de confort, pour garantir la praticabilité réelle du dispositif et vous prémunir contre tout risque juridique.