Comment garer son vélo dans les gares parisiennes en 2025 ?

Près d’un quart des Franciliens utilisent régulièrement le vélo pour leurs déplacements quotidiens (Enquête FUB, 2024). Mais un frein majeur demeure : le manque de parkings sécurisés en gare, alors que l’intermodalité vélo + train est l’un des leviers les plus stratégiques pour décarboner la mobilité. L’Île-de-France s’est fixée un objectif ambitieux : 140 000 places de stationnement vélo d’ici 2030 dans les gares (Île-de-France Mobilités, 2023). Où en est-on aujourd’hui, et quelles solutions concrètes existent pour les cyclistes qui souhaitent combiner vélo et train ?
Comment garer son vélo dans les gares parisiennes en 2025 ?

Le stationnement vélo en gare : état des lieux en 2025

Le stationnement vélo en gare reste contrasté à Paris : certaines gares disposent de parkings ultramodernes et spacieux, tandis que d’autres offrent encore des infrastructures limitées, voire vieillissantes. Les points clés :

  • Gare du Nord : ouverture en 2023 du plus grand parking vélo d’Île-de-France (1186 places sécurisées), gratuit pour les abonnés Navigo.
  • Gare Montparnasse : malgré ses 375 places, les problèmes de gestion et de sécurité persistent.
  • Gare de Lyon : un parking de 408 places, inspiré du modèle néerlandais, favorise l’intermodalité.
  • Gare d’Austerlitz : solution limitée à des box individuels depuis 2022, peu efficiente en capacité.
  • Gare de l’Est : extension en cours d’un abri vélo de 60 places, encore modeste par rapport aux besoins.

Comparatif actuel (2025) :

Focus sur chaque gare parisienne

Gare du Nord : un tournant majeur

Depuis juin 2023, la vélo-station de 1186 places marque un changement d’échelle. Avec un modèle économique attractif (gratuité pour les titulaires du pass Navigo et 2 € pour les autres), ce parking est devenu un pilier de la mobilité cyclable francilienne.
Bien qu’il manque encore d’équipements complémentaires (casiers, recharge électrique), il constitue une référence en matière de stationnement vélo sécurisé.

Gare Montparnasse : un projet mal dimensionné

Ouverte en 2019, la vélo-station Montparnasse (375 places) n’a jamais atteint son potentiel. L’absence de stationnement courte durée, les fuites, les portes souvent hors service et un accès peu pratique freinent son adoption.
Cette expérience illustre un point stratégique : un parking vélo ne doit pas être fait à minima. Sans une gestion professionnelle et un budget à la hauteur, l’équipement vieillit vite et devient sous-utilisé.

👉 Sur ce sujet, lire 5 erreurs courantes dans l’aménagement des parkings vélos et comment les éviter.

Gare de Lyon : le modèle inspiré des Pays-Bas

Avec 408 places, la Gare de Lyon a misé sur les racks double étage pour optimiser l’espace. Des stations de services intégrées (gonflage, petite réparation) complètent l’aménagement, véritable clin d’œil aux modèles néerlandais.
Cet investissement va dans la bonne direction mais reste encore modeste comparé aux parkings hollandais de plusieurs milliers de places directement intégrés aux quais.

Gare d’Austerlitz : des box mais peu de capacité

L’installation de box individuels en 2022 a constitué une innovation en termes de sécurité. Mais en terme d’efficacité capacitaire, la solution reste marginale : l’espace occupé par chaque box limite l’accueil d’un grand volume de vélos.
Pour être véritablement efficace, une gare comme Austerlitz devrait tendre vers des aménagements collectifs de plusieurs centaines de places, situées à moins de 4 minutes à pied des quais (objectif fixé par Île-de-France Mobilités dans ses nouvelles gares du Grand Paris Express).

Gare de l’Est : amélioration en cours

L’abri vélo existant a récemment été modernisé avec des racks double étage pour environ 60 places. Les travaux en cours visent à étendre l’offre mais le retard reste manifeste : face à l’importante fréquentation de la Gare de l’Est, il faudrait une capacité beaucoup plus élevée.

👉 Lire aussi : Coup d'arrêt pour le budget vélo en 2025 : Quelles conséquences pour les infrastructures cyclables en France ?.

Quels enseignements pour les décideurs ?

  1. Ne pas sous-dimensionner les parkings vélo : un parking trop petit ou mal pensé engendre un désintérêt et un squat anarchique dehors.
  2. Privilégier la proximité des quais : l’intermodalité ne fonctionne que si le cycliste gagne vraiment du temps.
  3. Intégrer des services utiles : gonflage, casiers, recharge pour VAE.
  4. Assurer une gestion et une surveillance durables : un budget d’exploitation est aussi essentiel que l’investissement initial.

👉 À ce titre, voyez notre guide complet : Optimisez le Stationnement de Vélos : Le Guide ultime pour concevoir un parking vélo capacitaire et ergonomique à moindre coût.

Pour aller plus loin

Vous pouvez aussi tester notre outil gratuit : Calculatrice du nombre de places vélo par espace disponible.

Conclusion

Paris avance, mais trop lentement, dans l’équipement en stationnement vélo sécurisé de ses grandes gares. La Gare du Nord montre la voie, mais Montparnasse et Austerlitz prouvent que des investissements insuffisants conduisent à des échecs d’usage.
Pour atteindre les objectifs 2030, les projets devront être dimensionnés correctement, gérés avec rigueur et conçus pour l’utilisateur final.

👉 Et vous, en tant que cycliste ou décideur, quelle gare parisienne vous semble la plus en retard pour accueillir les usagers du vélo ? Échangeons ensemble sur LinkedIn.

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