La place des femmes dans la filière vélo : Un levier incontournable pour l’avenir du secteur

La filière vélo connaît une croissance soutenue en France, stimulée par les politiques publiques, la transition écologique et une demande sociale croissante. Pourtant, elle fait face à un défi majeur : la faible représentation des femmes dans ses métiers. D’après le Baromètre de l’emploi vélo 2024 (Le Job Vélo & Weelz!), elles ne représentent que 32,5% des salariés du secteur. Plus inquiétant encore : 58% des femmes interrogées déclarent avoir été victimes ou témoins de violences sexistes ou sexuelles dans leur environnement de travail. Dans un marché où les besoins en main-d’œuvre explosent, favoriser l’inclusion devient essentiel, autant pour des raisons sociales, qu’économiques et stratégiques.
La place des femmes dans la filière vélo : Un levier incontournable pour l’avenir du secteur

La féminisation du secteur vélo : un enjeu stratégique

Une croissance du vélo qui accentue les besoins en compétences

Le marché du vélo en France franchit un cap : en 2023, 3,1 millions de vélos ont été vendus dont environ 1 million de VAE (vélos à assistance électrique), un record historique (Union Sport & Cycle, 2024). Cette dynamique entraîne une demande accrue en emplois techniques et commerciaux.

Pourtant, les femmes restent largement minoritaires dans la mécanique, la vente et les postes à responsabilité. Or, diversifier la filière est non seulement une question d’équité, mais aussi un levier pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, estimée à plusieurs milliers de postes d’ici 2030 (Ademe, 2023).

Un secteur encore en déséquilibre

  • 32,5% des salariés des entreprises du vélo sont des femmes.
  • Parmi elles, 90% sont elles-mêmes cyclistes, preuve d’un engagement personnel pour la mobilité active.
  • 66% des entreprises n’ont encore pris aucune action spécifique pour favoriser la parité.
  • 58% des femmes du secteur affirment avoir été confrontées à des comportements sexistes ou des violences.

Témoignage : 10 ans d’entrepreneuriat dans un secteur masculinisé

Depuis une décennie, j’évolue comme autoentrepreneure dans la filière vélo (en savoir plus). Mon parcours confirme une réalité : les mentalités évoluent, mais lentement.

  • Les métiers techniques restent perçus comme « masculins », freinant les candidatures féminines.
  • La visibilité des femmes dans la filière est encore trop faible, notamment dans les postes de direction.
  • Pourtant, de nombreuses clientes et techniciennes prouvent chaque jour la valeur ajoutée d’une diversité de profils dans la conception, la vente et la maintenance.

Les freins à l’entrée des femmes

1. La persistance des stéréotypes

Les métiers de la mécanique et de la logistique vélo souffrent d’une image masculine, encore renforcée par des pratiques de recrutement peu inclusives.

2. Des conditions de travail perfectibles

Horaires contraignants, rémunération modeste et lieux de travail parfois peu adaptés freinent l’attractivité du secteur pour les femmes.

3. La problématique des violences sexistes

L’étude Le Job Vélo – Weelz! 2024 révèle que plus d’une femme sur deux dans la filière a rencontré des situations de sexisme ou de violence, un frein considérable à leur engagement durable.

Les opportunités pour les femmes dans la filière vélo

Le secteur est pourtant riche de débouchés :

  • Mécanicienne vélo : un métier technique en tension, porté par la croissance des VAE.
  • Cyclologisticienne : une profession en forte expansion avec la livraison urbaine décarbonée.
  • Vendeuse / Responsable de boutique : accompagnement client et gestion d’équipes.
  • Animatrice mobilité : rôle clé dans la sensibilisation et la pédagogie.
  • Chargée de projets cyclables : conception d’infrastructures pour collectivités et opérateurs.
  • Formatrice technique : transmission des compétences de réparation.
  • Chargée de communication : valorisation des marques et services du vélo.
  • Conseillère mobilité durable : accompagnement stratégique pour entreprises et collectivités.

Ces métiers représentent des opportunités massives de recrutement, encore sous-exploitées faute d’une communication inclusive et de mise en avant de modèles féminins inspirants.

Initiatives et leviers pour faire bouger les lignes

Agir au niveau des entreprises

  • Mettre en place des chartes d’égalité et de prévention contre les violences sexistes et sexuelles.
  • Développer des programmes de mentorat et de formation ciblés pour les femmes.
  • Veiller à des conditions salariales et contractuelles équitables.

Agir au niveau du secteur

  • Valoriser des rôles modèles féminins, via la communication institutionnelle et événementielle.
  • Intégrer la parité dans les politiques publiques liées au vélo (par exemple via le Contrat de filière vélo 2024).
  • Encourager davantage la formation initiale et continue des femmes dans les métiers techniques.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez approfondir la question de la structuration du secteur vélo et de son attractivité, je vous invite à consulter :

Conclusion : vers une vraie parité

La filière vélo ne peut réussir son développement sans une présence plus équilibrée des femmes. Au-delà de l’équité, c’est une condition pour répondre aux besoins massifs en compétences et pour rendre la filière plus attractive, innovante et performante.
La féminisation du secteur doit devenir une priorité partagée par les entreprises, les collectivités et les acteurs institutionnels, afin de transformer en profondeur cette industrie en plein essor.

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