Top 10 des raisons pour lesquelles les collectivités devraient arrêter de cofinancer des vélos (et investir plutôt cet argent dans des parkings vélos et des pistes)

Le financement des vélos a été une stratégie largement adoptée par de nombreuses collectivités dans le but de promouvoir l'utilisation de ce mode de transport écologique (voir mon article : "Le stationnement des vélos dans les habitations collectives : le parent pauvre des politiques publiques”. Cependant, une réévaluation de cette approche est nécessaire à la lumière de diverses considérations économiques, environnementales et sociales. Dans cette analyse, nous examinerons les raisons pour lesquelles il est préférable de cesser de cofinancer l'achat de vélos et de rediriger ces fonds vers des initiatives plus efficaces telles que l'amélioration des infrastructures cyclables et la promotion d'une culture du vélo durable.
Top 10 des raisons pour lesquelles les collectivités devraient arrêter de cofinancer des vélos (et investir plutôt cet argent dans des parkings vélos et des pistes)

1. Augmentation du volume de vélos importés

Les subventions pour le cofinancement des vélos ont entraîné une augmentation des importations de vélos et de pièces, notamment des cadres et des batteries fabriqués principalement en Asie. Cette tendance soulève des préoccupations quant à la sécurité des approvisionnements, car la fabrication et l'assemblage des pièces sont largement dominés par l'industrie asiatique, avec plus de 90% des composants des vélos assemblés en France provenant de cette région. Cette dépendance croissante à des fournisseurs étrangers met en lumière les limites de l'initiative politique, qui, bien qu'elle vise à encourager une mobilité plus écologique, a un impact significatif sur les émissions de gaz à effet de serre en raison du coût écologique élevé du transport de marchandises. Afin de renforcer l'économie locale, limiter les effets nocifs de ces importations sur l’environnement et tout simplement réduire notre dépendance, il est nécessaire de réindustrialiser ce secteur. Cette transformation ne se fera pas en un jour, en attendant faisons travailler des fournisseurs français : métallier, serrurier, maçon etc. capables de construire des abris vélos.

2. Abondance de vélos d'occasion

Il existe déjà un grand nombre de vélos d'occasion disponibles à des prix abordables, et leur réparation et réutilisation sont des pratiques plus écologiques que l'achat de nouveaux vélos.

Le marché des vélos d'occasion regorge d'opportunités. Beaucoup de ces vélos sont de qualité et nécessitent simplement quelques réparations mineures pour être remis en état de fonctionnement. Opter pour des vélos d'occasion non seulement économise de l'argent, mais aussi réduit la demande de nouveaux vélos, ce qui est bénéfique pour l'environnement.

3. Nécessité de plus d'infrastructures cyclables

Ce n'est pas tant le coût d'achat du vélo qui limite son utilisation, mais le manque d'infrastructures telles que les pistes cyclables et les parkings vélo.

Pour encourager davantage l'utilisation du vélo comme moyen de transport, il est essentiel d'investir dans des infrastructures adaptées. Les cyclistes ont besoin de se sentir en sécurité sur la route et d'avoir accès à des lieux de stationnement pratiques comme un local vélo dans son immeuble. Plutôt que de subventionner l'achat de vélos, les fonds devraient être dirigés vers la création de ces infrastructures essentielles.

4. Inflation des prix au fil des années

Malgré les années de soutien financier pour l'achat de vélos, les prix continuent d'augmenter.

Les subventions pour l'achat de vélos ont été mises en place pour rendre ce moyen de transport plus accessible. Les fabricants ont saisi cette opportunité pour augmenter leurs marges bénéficiaires, ce qui a finalement rendu les vélos moins accessibles pour ceux qui souhaitent en acheter un sans aide financière.

5. Utilisation plus judicieuse des fonds publics

Les subventions pour l'achat de vélos représentent un investissement considérable pour les collectivités, mais ces fonds pourraient être mieux utilisés pour améliorer les infrastructures cyclables et les installations de stationnement.

Plutôt que de subventionner directement l'achat de vélos, les fonds publics pourraient être alloués à des projets plus durables et bénéfiques à long terme, tels que la création de pistes cyclables sûres et la mise en place d'abris à vélos sécurisés dans les zones urbaines et proches (voire dans les immeubles d’habitation).

6. Priorités mal orientées des décideurs

Le maintien des subventions pour l'achat de vélos indique un manque de compréhension des priorités nécessaires pour promouvoir durablement l'utilisation du vélo.

Les décideurs politiques devraient être plus conscients des besoins réels des cyclistes. Plutôt que de se concentrer uniquement sur le financement des vélos, ils devraient investir dans des initiatives telles que l'expansion des réseaux cyclables et l'amélioration de la sécurité routière pour encourager une adoption plus large du vélo comme mode de transport.

7. Inadéquation des subventions pour certains groupes

Dans les zones urbaines denses, les populations à revenu élevé sont souvent les principales utilisatrices de vélos électriques, ce qui rend les subventions pour l'achat de vélos peu utiles pour elles.

Les subventions pour l'achat de vélos peuvent être mal ciblées, bénéficiant davantage à ceux qui ont déjà les moyens d'acheter un vélo plutôt qu'à ceux qui en ont le plus besoin. Il est donc important de réorienter ces fonds vers des initiatives qui profiteront à un plus grand nombre de personnes, quelle que soit leur situation financière.

8. Besoin de réaffecter les ressources humaines

Le personnel chargé de gérer les programmes de subventions pour l'achat de vélos pourrait être plus efficacement utilisé pour d'autres projets prioritaires liés au vélo.

Plutôt que de consacrer du temps et des ressources à l'administration de programmes de subvention, ces employés pourraient être redéployés vers des initiatives plus pertinentes, telles que la planification et la construction d'infrastructures cyclables, la sensibilisation à la sécurité routière et le soutien aux programmes de réparation de vélos.

9. Encouragement de la consommation non durable

Les subventions pour l'achat de vélos peuvent promouvoir une mentalité de consommation plutôt qu'une approche axée sur la durabilité et le réemploi.

En associant le vélo à des valeurs écologiques fortes telles que le réemploi et la sobriété, il est possible de promouvoir une culture du vélo plus durable. Les subventions devraient donc être redirigées vers des initiatives qui encouragent cette approche, comme le soutien à la réparation et à la réutilisation des vélos existants.

10. Préférence pour les vélos électriques moins écologiques

La plupart des subventions pour l'achat de vélos favorisent les vélos à assistance électrique, qui ne sont pas aussi écologiques que les vélos mécaniques en raison de leur dépendance aux batteries au lithium.

Plutôt que de soutenir exclusivement les vélos électriques, les subventions devraient être plus équilibrées pour encourager l'utilisation de vélos mécaniques, qui ont un impact environnemental moindre. Cela nécessite une réévaluation des politiques de subvention actuelles pour promouvoir une approche plus écologique et durable de la mobilité à vélo.

Le financement des vélos a été une mesure louable pour encourager l'utilisation de ce mode de transport durable car elle a encouragé l’explosion du nombre de vélos  sur nos routes et donc augmenter la sécurité des cyclistes (Plus il y a de vélos, plus les cyclistes se sentent en sécurité, plus il y a de vélos). Cependant, il est devenu impératif de reconsidérer cette approche afin de garantir une utilisation efficace des ressources publiques et de promouvoir une culture du vélo plus durable et inclusive. En cessant de cofinancer l'achat de vélos et en redirigeant ces fonds vers des initiatives telles que l'amélioration des infrastructures cyclables et la promotion de l'utilisation de vélos d'occasion, les collectivités peuvent jouer un rôle crucial dans la création d'un environnement propice à une mobilité plus verte et plus équitable. Il est primordial que d’autres programmes d’aides comme Alvéole+ se développent partout en France et qu’ils intègrent un programme d’accompagnement pour aider les copropriétés privées, les entreprises et tous les établissements publics à concevoir leur parking vélo.

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