Offrir un vélo est perçu comme un geste en faveur de la planète. Pourtant, si le vélo n’est jamais utilisé, son empreinte écologique de fabrication devient une pollution inutile. Produire un vélo neuf génère en moyenne entre 96 et 200 kg de CO₂ selon le modèle et les matériaux utilisés (ADEME, 2023). Autant dire qu’un vélo abandonné dans un local n’a rien d’écologique.
Dans mes missions de conseil, j’observe régulièrement des locaux en copropriété remplis de vélos neufs, jamais utilisés. Ces vélos encombrent inutilement les espaces communs, réduisant la disponibilité pour les cyclistes quotidiens. À Paris par exemple, 1 vélo sur 2 stationné dans un local collectif n’est pas utilisé régulièrement (Ville de Paris, 2024).
Un vélo est rentable à condition d’être utilisé fréquemment pour remplacer d’autres modes de transport polluants et coûteux. À l’inverse, un vélo « cadeau » qui reste au fond d’un local devient une dépense à perte. Sur ce sujet, nous avons publié une analyse complète : Pourquoi le vélo est un investissement rentable ?.
Plutôt que d’acheter un vélo neuf, pourquoi ne pas offrir un abonnement à un service de location longue durée ? Ces solutions se développent dans de nombreuses villes (vélo classique ou électrique) et permettent de tester le vélo sur plusieurs mois, sans immobiliser un capital important ni saturer les locaux.
Une carte d’abonnement Vélib’, Vélov’, Bicloo, etc. peut être un cadeau extrêmement pertinent. Elle permet au bénéficiaire de tester l’usage du vélo sans contrainte de stockage ni d’entretien. C’est une solution économique et zéro-gâchis qui peut initier une nouvelle habitude de mobilité.
Dans certaines copropriétés ou familles, un parc partagé de vélos permet de réduire le nombre d’équipements dormants et de mutualiser les usages. Plutôt que 3 vélos achetés et à peine utilisés, mieux vaut 1 ou 2 vélos partagés. Nous avons d’ailleurs développé ce sujet dans l’article : Pourquoi et comment partager l’usage des vélos en copropriété ?.
Chaque vélo dormant occupe en moyenne 1,5 m² de surface utile. À l’échelle d’une copropriété de 50 logements, les vélos inutilisés peuvent bloquer jusqu’à 30% de la capacité réelle du local vélo (Clap Vélo, 2024). Un désencombrement réfléchi profite donc à tous.
Un local mieux organisé réduit les risques de vols, dégradations et chutes. Les cyclistes réguliers accèdent plus facilement à leur vélo, rendant l’usage quotidien plus fluide.
La copropriété fonctionne sur des espaces et budgets mutualisés. Saturer le local avec des vélos « cadeaux » non utilisés va à l’encontre de cette équité, au détriment des cyclistes actifs.
Offrir un vélo peut sembler symbolique, mais si ce vélo reste inutilisé, il devient un cadeau encombrant et polluant. La vraie démarche écologique consiste à réfléchir aux besoins réels de la personne, et à envisager des alternatives comme la location, le libre-service ou le partage. Cela évite de saturer les locaux à vélos et favorise une gestion collective plus intelligente.
Ce Noël, au lieu d’offrir un vélo flambant neuf qui finira peut-être abandonné, pourquoi ne pas offrir la liberté d’essayer le vélo autrement ?
👉 Et vous, avez-vous déjà constaté des vélos cadeaux qui dorment dans un local ? Quelle alternative offririez-vous à la place d’un vélo neuf ? Partagez vos expériences en commentaire.