Faut-il interdire la recharge des vélos à assistance électrique dans les parkings vélo ?

Les vélos à assistance électrique (VAE) prennent une place croissante dans les modes de déplacement du quotidien. Ce succès soulève de nouvelles questions d’aménagement, notamment : peut-on autoriser la recharge des batteries dans un local vélo, en toute sécurité ? La réponse n’est pas binaire. Le risque d’incendie lié aux batteries lithium-ion existe, mais il n’est pas plus élevé que pour d’autres appareils du quotidien comme un aspirateur, une trottinette, ou un ordinateur portable. Les problèmes surviennent surtout lorsque l’environnement de recharge est mal conçu : ventilation insuffisante, installation électrique sous-dimensionnée, ou usage de matériel défectueux.
Faut-il interdire la recharge des vélos à assistance électrique dans les parkings vélo ?

Les risques réels : une question de conditions, pas d'usage

Les batteries lithium-ion sont globalement fiables. Ce sont des composants utilisés dans la majorité des équipements électroniques domestiques. Le danger vient surtout de conditions inadaptées ou de mauvais usages.

Un exemple marquant reste l’incendie de janvier 2023 dans les locaux de Bolloré Logistics, causé par la surchauffe de batteries mal stockées. Ce type d’événement, bien que rare, rappelle que l'accumulation de batteries dans un espace mal ventilé et non surveillé représente un risque avéré.

Pour autant, il est essentiel de rassurer : recharger un VAE dans un local bien conçu n’est pas plus dangereux que recharger un ordinateur ou un aspirateur.

Ce que dit (ou ne dit pas) la réglementation

Actuellement, il n’existe aucun texte réglementaire spécifique à la recharge des VAE dans les locaux vélo. Mais cela ne signifie pas que tout est permis. Les exigences générales en matière de sécurité incendie et d’installation électrique s’appliquent.

  • Le tableau électrique doit respecter la norme NF C 15-100
  • Les locaux vélos doivent être ventilés, surtout dans les constructions neuves (loi LOM)
  • Les matériaux et circuits doivent être dimensionnés pour éviter les surcharges ou courts-circuits

Le respect de ces règles permet d’envisager une recharge sécurisée, à condition que l’ensemble soit conçu par un professionnel qualifié.

Quelles solutions techniques pour la recharge des VAE ?

Il existe deux grandes approches aujourd’hui.

1. Prises électriques intégrées aux arceaux

Certains fabricants proposent des arceaux de stationnement avec une prise intégrée. Contrairement à une idée reçue, ces dispositifs sont souvent conçus avec une ventilation naturelle suffisante autour de la batterie.

Le principal inconvénient ne concerne pas la sécurité, mais l’espace occupé. Il faut prévoir un dégagement suffisant pour que l’utilisateur puisse accéder à la prise et brancher correctement son chargeur, ce qui réduit la capacité de stationnement.

En copropriété, ce type d’équipement soulève une autre difficulté : les batteries sont rarement laissées sur le vélo. Elles sont souvent retirées pour éviter le vol ou parce qu’elles n’aiment pas les variations de température. Résultat : les prises intégrées restent sous-utilisées, bien que coûteuses à l’installation.

2. Casiers de recharge ventilés

Autre solution : des casiers fermés, ventilés et équipés de prises. L’utilisateur y dépose sa batterie amovible, qui peut être rechargée en toute sécurité. Ce système offre de nombreux avantages : sécurité accrue, protection contre le vol, rangement d’accessoires.

Mais là encore, il faut que le tableau électrique soit dimensionné correctement. Trop souvent, les installations ne permettent pas de recharger toutes les batteries simultanément, ce qui crée des frustrations et des risques si l'utilisateur utilise des multiprises ou rallonges.

De plus, ce type d’installation prend également de la place. Dans un local de taille limitée, le nombre de places vélo disponibles diminue.

Recharge et cohabitation : qu’en est-il des locaux partagés ?

Il est parfois suggéré de séparer les locaux vélos des zones d’habitation. Ce n’est pas une obligation, et ce raisonnement peut paraître excessif. Après tout, les bâtiments sont pleins de prises de courant, y compris dans les couloirs, les caves ou les buanderies.

Ce qui compte vraiment, c’est que l’installation soit conforme et correctement ventilée. Un local vélo situé au rez-de-chaussée, bien aéré, avec un tableau électrique sécurisé, peut parfaitement accueillir des recharges de VAE sans créer de sur-risque pour les logements adjacents.

Pourquoi certains choisissent de ne pas proposer la recharge ?

Même si la recharge est techniquement possible et sûre lorsqu’elle est bien pensée, certains gestionnaires (copropriétés, bailleurs sociaux…) préfèrent ne pas l’intégrer. Voici pourquoi :

  • Le coût d'installation (tableau, prises, ventilation, protection) est souvent jugé disproportionné au regard du nombre d’utilisateurs concernés.
  • La recharge implique une consommation électrique partagée, ce qui génère des tensions entre copropriétaires, même si cela ne représente que quelques centimes par mois.
  • Personne ne laisse sa batterie sur son vélo : les utilisateurs la retirent systématiquement pour la recharger chez eux, par sécurité ou par habitude.
  • Les batteries sont sensibles aux écarts de température : il est donc souvent préférable de les recharger dans un environnement tempéré (logement, bureau…).

Pour un éclairage complémentaire sur ces limites d’usage, vous pouvez lire l’article Pourquoi ne faut-il pas recharger des vélos en stationnement ?, qui détaille les raisons techniques, comportementales et économiques qui expliquent pourquoi ces dispositifs sont rarement plébiscités dans les copropriétés.

Conclusion : interdire, non. Encadrer, oui.

Il ne faut ni banaliser ni dramatiser la recharge des batteries de vélo électrique. Ce n’est pas un acte dangereux en soi. Il devient risqué uniquement si :

  • Le local est mal ventilé
  • L’installation électrique est sous-dimensionnée
  • Les bonnes pratiques ne sont pas respectées

Dans tous les autres cas, il est possible de recharger un VAE dans un local vélo, à condition que cela soit conçu intelligemment : ventilation, conformité électrique, casiers sécurisés si besoin, et règles d’usage claires.

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