Le stockage des vélos dans un immeuble est en principe encadré par le règlement de copropriété. Celui-ci fixe la destination des parties communes, espaces collectifs devant rester libres et accessibles à tous. Stocker son vélo dans un hall, couloir, ou local non prévu à cet effet est souvent contraire aux règles internes et à la loi. Même si le local vélo est une partie commune, il s’agit généralement d’un espace dédié soumis à des règles strictes d’usage.
Depuis la loi Grenelle 2 (2012), les immeubles neufs doivent obligatoirement prévoir un local à vélos sécurisé, respectant des normes minimales de surface et d’équipement (ex : éclairage, dispositifs d’accroche). Pour les copropriétés existantes, la loi ALUR et la loi d’orientation des mobilités permettent aux copropriétaires de mettre à l’ordre du jour la création d’un tel local en assemblée générale, à condition d’obtenir les majorités nécessaires (majorité absolue ou simple selon le cas).
Le premier réflexe doit être un dialogue avec les propriétaires des vélos concernés. Une explication claire des règles et un rappel respectueux peuvent souvent suffire à résoudre le problème. Le syndic peut faciliter cette démarche en affichant les consignes dans le local vélo ou dans les parties communes.
Si la communication échoue, une mise en demeure écrite recommandée avec accusé de réception doit être adressée au propriétaire du vélo. Ce courrier formalise la demande de déplacement du vélo sous un délai précis, appuyé par le règlement de copropriété et la loi encadrant l’usage des parties communes.
Le syndic, garant du respect du règlement, peut alors intervenir : il peut rappeler les règles aux copropriétaires fautifs et sanctionner les comportements déviants. Il est important que le syndic soit impliqué officiellement par le conseil syndical ou les copropriétaires concernés.
Si aucune solution amiable ou par syndic ne fonctionne, une procédure judiciaire peut être engagée pour faire respecter les règles de jouissance des parties communes. Cette démarche, souvent longue et coûteuse, intervient en dernier recours.
Au-delà de la gestion des squats, la meilleure prévention repose sur la création d’infrastructures adéquates. La présence d’un local vélo sécurisé, bien dimensionné et facile d’accès répond aux besoins des cyclistes et évite le stationnement anarchique. C’est aussi un levier pour valoriser le patrimoine immobilier : un local vélo augmente la valeur des appartements et favorise une image écologique de la copropriété.
Le programme Alvéole, porté par la Fédération des Usagers de la Bicyclette, offre un accompagnement gratuit pour dessiner et chiffrer ces projets de stationnement. Il a permis jusqu’en 2024 de cofinancer à 50% ces installations qui répondent à une demande forte et croissante. Même si ce programme Alvéoleplus est terminé, il est indispensable de rester attentif aux aides régionales ou locales et à la mobilisation des copropriétés pour ce type d’équipement.
Gérer le squat des vélos dans les parties communes requiert d’abord une connaissance précise des règles (règlement de copropriété, lois en vigueur) et une capacité à engager la communauté autour d’une démarche constructive. Communication, médiation, puis procédures écrites et recours syndicaux stricts sont la bonne méthode pour résoudre ce problème sans conflit. Enfin, encourager la création d’aménagements de stationnement vélo adaptés est un véritable investissement à long terme, bénéfique pour tous.
Pour aller plus loin, découvrez comment optimiser le rangement des vélos en copropriété, ainsi que les règles précises de majorité pour voter l’installation d’un parking vélo dans un bâtiment collectif sur nos articles dédiés.